Des règles claires sur le détachement et les conditions de travail des chauffeurs routiers, une lutte renforcée contre les pratiques illégales : telles sont les mesures de la réforme adoptée par l’Europe, le 8 juillet dernier.
Obtenu après trois ans de négociation (et appliqué dès le 20 août 2020), cet accord satisfait les organisations de transport de France, d’Allemagne et des pays nordiques. Ils se félicitent notamment des nouveaux outils* mis à la disposition des États membres pour restaurer une concurrence loyale entre organisations européennes et prévenir les abus (entreprises « boîtes aux lettres » et cabotage** systématique).
La Conférence européenne des syndicats (CES) relève que grâce à cette réforme (certains) chauffeurs n’auront plus « à passer plusieurs mois d’affilée, loin de chez eux » et que ces mesures auront un impact bénéfique, en matière de sécurité routière.
Très active auprès des pays-membres de « l’Alliance du routier*** », la France voit dans cet accord une « réelle avancée pour les travailleurs du transport routier et un cadre concurrentiel plus juste ». « Les effets de la crise sanitaire ont encore renforcé cette nécessité » a déclaré Jean-Baptiste Djebbari. Le ministre délégué chargé des Transports estime, en outre, que « l’aboutissement (de ces négociations) confirme le choix d’un marché ouvert et d’une Europe qui protège et créé des conditions équilibrées de marché ».
*Tachygraphes intelligents (dispositifs de contrôle embarqués) dotés de fonctionnalités nouvelles, telles que l’enregistrement des véhicules, lors des passages de frontière.
**cabotage : droit accordé par l’Union Européenne à un transporteur européen, non domicilié en France, de réaliser un transport routier sur le territoire national.
***Les partenaires de l’Alliance du routier sont : l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, la Suède et la Norvège.